Un blason pour le village

Le Cercle HERALDUS de Mons a fait une proposition d’armoiries pour le village de Saint-Symphorien au Bourgmestre M. Elio di Rupo.

Le Cercle HERALDUS de Mons a constaté, avec un certain étonnement, que six des dix-huit villages de l’entité de Mons ne possédaient pas d’armoiries dûment enregistrées. Tel est le cas pour les villages de Ciply, Flénu, Harvengt, Nouvelles, Saint-Symphorien et Spiennes. 

Eu égard à l’arrêté du 26 février 1991 de l’Exécutif de la Communauté française modifiant l’arrêté du 8 août 1988 du même Exécutif fixant la procédure de reconnaissance des armoiries, sceaux et drapeaux des villes et des communes, le Cercle Heraldus a rédigé un dossier contenant des propositions d’armoiries pour les six villages montois concernés afin qu’il soit soumis, à l’initiative du Bourgmestre de la ville de Mons, Mr. Elio Di Rupo , pour avis au Conseil d’héraldique et de vexillologie de la Communauté française.

Ce travail transmis au Bourgmestre par courrier daté du 8 janvier 2008 entre dans le cadre de l’objet social du Cercle explicité à l’article 5 des statuts :
« L’association a pour buts l’étude et l’enseignement de la science et de l’art du blason. La recherche héraldique aura pour finalité la découverte dans la mémoire du passé des éléments permettant de mieux comprendre le présent et d’appréhender en connaissance de cause l’avenir.  
Le Cercle HERALDUS pourra, par ailleurs, soit d’initiative soit sur demande, formuler des recommandations utiles en matière héraldique à toute personne physique ou morale de caractère public ou privé ».

Le Cercle a, par ailleurs, suggéré à Monsieur Di Rupo d’organiser préalablement à toute procédure officielle une séance d’information des villageois concernés pour laquelle il se tenait à sa disposition.

Le projet de dépôt de nouvelles armoiries s’inscrit parfaitement dans l’objectif de « Mons 2015 – Capitale européenne de la culture », si cher au cœur de notre Bourgmestre.

Ci-dessous le dossier concernant le village de Saint-Symphorien largement inspiré par notre site.  

Les dossiers relatifs aux autres villages concernés de l’entité de Mons peuvent être consultés sur www.villagesdemons.be. Voyez les chapitres « Divers » de ce site.

Le journal « La Province » du mercredi 20 février 2008 consacre un article aux blasons des villages oubliés (voyez dans le Chapitre « Bibliothèque », la rubrique « Presse régionale »).

DOSSIER

Des objets néolithiques et des substructures romaines attestent l’occupation ancienne du sol de l’actuel village de Saint-Symphorien, mais l’exploration historique ne permet de ne remonter avec certitude qu’au douzième siècle. A cette époque, l’autel et quelques terres appartenaient à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem appelé plus tard Ordre de Malte. En l’an 1177, l’évêque de Cambrai lui avait accordé les deux églises de Spiennes et de Vellereille, ainsi que celle de Saint-Symphorien avec appendances et dépendances. L’ensemble formait ainsi une seigneurie (commanderie) sur laquelle le Commandeur de l’Ordre de Malte avait droit de pleine justice. Il disposait de la chapelle, nomma un bailli, un maïeur, deux échevins et érigea un pilori sur la place publique.  
Dès 1286, la seigneurie de l’Hôpital de Saint-Symphorien était siège de Commanderie de l’Ordre de Malte mais le village comportait d’autres seigneuries dont les plus puissantes étaient celles des Dames d’Epinlieu, ainsi qu’une seigneurie laïque. Cette dernière était fief de la seigneurie d’Havré. Cette seigneurie principale passa au seizième siècle à la famille de Crohin, dont Philippe de Crohin était échevin de Mons. Après 1656, la seigneurie d’Havré passe à Jean de Boussie (ou Bousies), ensuite au prince de Rache, aux Bernard, seigneurs d’Esquelmes qui la vendirent en 1708 à Jérôme-Aloïs Robert, écuyer et seigneur de Choisy. En septembre 1747, Louis XV, roi de France, octroya à la famille Robert le titre de baron de Saint-Symphorien. Cette noblesse locale dura jusqu’en 1876, date à laquelle Charles-Jules-Henri Robert, baron de Saint-Symphorien quitta le village pour sa terre de Baudour. 

Lorsque l’on aborde l’histoire du village, il convient donc de toujours garder à l’esprit que le pouvoir y fut exercé au cours des siècles et, à tout le moins, jusqu’à la Révolution française, de façon conjointe, en l’espèce tripartite, par les autorités religieuses et les seigneurs laïcs, à savoir : l’abbaye d’Epinlieu (anciennement située entre la Porte du Parc de Mons et le village de Ghlin), l’Ordre de Malte et les différents seigneurs, nobles ou chefs laïcs précités.

Lorsque la seigneurie était indivise, comme c’était le cas pour Saint-Symphorien où une seigneurie laïque était conjointe à un domaine religieux, le sceau communal (échevinal) devait porter les armes de chaque seigneurie. Pour Saint-Symphorien, au XVIème siècle, il portait les armes des Crohin à dextre, et de l’Abbaye d’Epinlieu à senestre. 

Sub 1, le sceau indivis de Saint-Symphorien au XVIème siècle développé sub 2 : 
« D’azur au chevron d’or accompagné de 3 épis du même », armes de la famille Crohin. 
« D’or à la crosse d’argent en pal, accompagnée à dextre d’une églantine en bande et à senestre d’une églantine en barre », armes de l’abbaye d’Epinlieu.

Des sceaux échevinaux reprenant les armoiries de l’Ordre de Malte et de l’abbaye d’Epinlieu ont également existé à la fin du XVIème siècle. Voyez sub 3.

Il est ainsi proposé de tenir également compte de l’autre seigneurie religieuse à savoir, l’Ordre de Malte dont l’importance historique est incontestable (sub 4).

Il est également proposé de retenir les armes du dernier seigneur de Saint-Symphorien en titre, y ayant résidé, soit la maison Robert de Saint-Symphorien dont les armoiries sont reproduites tant dans le château du village, que dans l’ancien cimetière autour de l’église (sub 5).

Les armes du villages de Saint-Symphorien se présenteraient donc sous forme d’un écartelé : 
en 1, Malte ; en 2, Crohin ; en 3, Robert ; en 4, Epinlieu. 

Voyez sub 6.

Lecture des armoiries proposées :

« Ecartelé. Au 1, de gueules à la croix pattée alésée d’argent; au 2, d’azur au chevron d’or accompagné de 3 épis du même (qui est Crohin) ; au 3, de sable à trois bisses (ou couleuvres) en pal d’or, languées de gueules, posées 2, 1; au chef cousu d’azur, chargé de trois colombes d’argent éployées et rangées en fasce, becquées de gueules; au 4, d’or à la crosse d’argent en pal accompagnée à dextre d’une églantine en bande, et à senestre d’une églantine en barre »

Figure 1.
Figure 2.
Figure 3.
Figure 4.
Figure 5.
Figure 6 : proposition finale.
Evocation de l’abbaye d’Epinlieu (album de Croÿ).
Aide mémoire héraldique

©Texte de Bernard Detry

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