Une stèle adossée à la chapelle témoigne d’une épidémie subséquente vers 1616.

Les murs de l’église portent de curieuses « marques de fabrique ». Ces incrustations dans la pierre témoignent de leur origine. Ce sont les signes lapidaires.

I. INTRODUCTION.

Le marquage des pierres remonte à la lointaine antiquité. Cette tradition réapparaît au 12ème siècle du fait de l’essor considérable de l’architecture dû à un extraordinaire élan de la foi. L’usage se poursuivit de l’époque romane au 18ème siècle. 

Il convient de distinguer plusieurs sortes de marques.

Le « signe de tâcheron » était le signe distinctif que chaque tailleur de pierres devait graver sur une des faces de la pierre taillée afin que le chef de chantier puisse vérifier la qualité de son travail et dénombrer la quantité de pierres équarries pour le payer en conséquence. Il s’agit d’un signe d’identité qui exprime à la fois la responsabilité et l’identité de son ou de ses auteurs.

Ce signe n’est cependant pas le seul signe lapidaire que l’on trouve sur un grand nombre d’édifices et qui est en relation directe avec le métier de bâtisseur. Il y a un autre groupe très important, celui des signes utilitaires, dont la mission est de rendre plus aisé le placement des pierres dans la construction.
Le « signe de pose » permet aux maçons de superposer les pierres dans un ordre déterminé.
Les « signes d’appareillage ou marques d’assemblage » sont destinés à faciliter la tâche du maçon dans le placement des pierres qui doivent se juxtaposer.
Les « signes de hauteur d’assise » marquent toutes les pierres d’une même hauteur du même signe. Il s’agit généralement d’un chiffre romain, qui est fonction de la hauteur. Ce signe apparaît souvent comme deuxième signe à coté du signe de tâcheron. 
Les « marques de localisation », généralement des lettres combinées avec des chiffres, permettant de distinguer divers éléments semblables qui, dans une même construction, doivent être placés à des endroits différents, par exemple la fenêtre A avec les pierres AI, AII, AIII…. la fenêtre B, avec les pierres BI, BII, BIII…, et ainsi de suite. 
Les « signes de provenance » renseignent le maçon sur la carrière d’où viennent les pierres. Ces signes ont leur importance si l’édifice à construire est fourni en pierres provenant de différentes carrières et dont les pierres ont des qualités techniques différentes. 
Finalement, il y a le « signe de destination », qui a son utilité si une même carrière fournit des pierres à différents chantiers. 

II. LES MURS DE L’EGLISE DU VILLAGE.

Des signes lapidaires ont été relevés sur les pierres des murs extérieurs de l’église. Ils ont été localisés aux endroits suivants :
– façade Ouest : porche d’entrée (P-E), tour (T) et soubassement (S-O),
– aile Nord : soubassement (S-N.a et S-N.b),
– aile Sud : mur d’angle (A-S) et soubassement (S-S).

Ces signes sont relativement peu élaborés. Il devrait s’agir de signes de tâcherons. Reste à identifier leurs auteurs ou, à tout le moins, leur époque. L’étude est en cours par comparaison à d’autres signes lapidaires découverts dans le pays notamment par l’historien M.Jean-Louis Van Belle 
(Braîne-le-Château – site internet : http://users.skynet.be/sky98372/cirg.html).

Les représentations photographiques ci-dessous illustrent les divers signes trouvés. Des marques identiques figurent à l’intérieur de l’église, essentiellement sur les colonnes. A vous cette fois de les découvir. 

La recherche de sigles constitue un jeu de piste original qui ne manquera pas de passionner les enfants…et leurs aînés.

Porche d’entrée.
Tour.
Soubassement Ouest (à gauche du porche)
Soubassement aile Nord (a).
Mur d’angle Sud
Soubassement aile Sud.
P-E.
S-N.a.8.
S-O.7.
S-N.a.1, S-N.a.3, S-N.a.6, S-N.a.7, S-O.2, S-O.3, S-O.6, S-S.1.
S-N.a.4, S-N.a.5, S-N.a.9, S-N.a.13, S-N.a.14, S-O.8.
Avez-vous découvert ce signe lapidaire à l’intérieur de l’église ?

©Texte de Bernard Detry

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