Introduction

Un martyr d’Autun (France) du deuxième siècle a donné son nom au village.

Des objets néolithiques et des substructures romaines attestent l’occupation ancienne du sol mais l’exploration historique ne nous permet de ne remonter avec certitude qu’au douzième siècle. A cette époque, l’autel et quelques terres appartenaient à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem appelé plus tard Ordre de Malte. En l’an 1177, l’évêque de Cambrai lui avait accordé les deux églises de Spiennes et de Vellereille ainsi que celle de Saint-Symphorien avec appendances et dépendances. L’ensemble formait ainsi une seigneurie (commanderie) sur laquelle le Commandeur de l’ordre de Malte avait droit de pleine justice. Il disposait de la chapelle, nomma un bailli, un maïeur, deux échevins et érigea un pilori sur la place publique.

Ancien sceau scabinal (ou de l’Echevin) symphorinois

Dès 1286, la seigneurie de l’Hôpital de Saint-Symphorien était siège de Commanderie de l’Ordre de Malte mais le village comportait d’autres seigneuries dont les plus puissantes étaient celles des Dames d’Epinlieu ainsi qu’une seigneurie laïque. Cette dernière était fief de la seigneurie d’Havré. Cette seigneurie principale passa au seizième siècle à la famille de Crohin, dont Philippe de Crohin était échevin de Mons. Après 1656, la seigneurie d’Havré passe à Jean de Boussie (ou Bousies), ensuite au prince de Rache, aux de Bernard, seigneurs d’Esquelmes qui la vendirent en 1708 à Jérôme-Aloïs ROBERT, écuyer et seigneur de Choisy. En septembre 1747, Louis XV, roi de France, octroya à la famille ROBERT le titre de baron de Saint-Symphorien. Cette noblesse locale dura jusqu’en 1876 date à laquelle Charles-Jules-Henri ROBERT, baron de Saint-Symphorien quitta le village pour sa terre de Baudour.

Une « carte héraldique » de 1572 dont l’original se trouve aux archives de l’Etat de Mons cite les armes suivantes pour Saint-Symphorien : Ecartelé d’argent et de gueules. En ce qui concerne les armoiries du village, voyez infra le chapitre Patrimoine.

Plus d’informations sur :  Les ordres religieux, les chevaliers, hommes de fief, seigneurs et nobles de Saint-Symphorien

Le nom du village évolua au cours des siècles. Le 11 mai 1410, le village reçut une charte-loi. C’est à partir du quinzième siècle que l’orthographe de son patronyme subit plusieurs modifications. L’initial Simphorianus fit d’abord place à Sanctus Forianus, puis devint Sainte Siphorien, Saint-Sinphoprien, Saint-Syphorien, Saint-Simphorian, Saint-Simphorien et en dernier lieu Saint-Symphorien. Notons qu’une trentaine de village français possèdent le même patronyme. Aucun autre en Belgique. Il convient toutefois de mentionner que le village de Saint-Séverin, près de Huy, dont la fondation remonte au onzième siècle autour d’une abbaye dépendant de l’ordre français de Cluny, s’appelait à l’origine Saint-Symphorien mais perdit ce nom au cours de l’histoire suite à une erreur semble-t-il.

Le village a toujours eu une vocation agricole. Au dix-neuvième siècle, « le chicon de Saint-Symphorien » était une spécialité de renom qui s’exportait jusqu’aux halles de Paris à telle enseigne que vers 1900, 1910 près de 60.000 kilos de chicons provenant du village étaient mis en vente annuellement. Il existait aussi une distillerie, une tuilerie, une fabrique de pipes, un moulin à vent, une fabrique de cartes à jouer et une blanchisserie de toile. Mais ce sont les onze exploitations de craies phosphatées qui apportèrent la prospérité au village à la fin du dix-neuvième siècle. Celles-ci disparurent après la deuxième guerre mondiale. 

Les limites du village avec Mons ont été modifiées par la loi du 14 décembre 1896. Saint-Symphorien est aujourd’hui l’un des villages authentiques que compte encore la périphérie montoise. Sa belle place ombragée et son église, encore entourée du vieux cimetière aux pierres tombales, valent le détour.

[ Sources : « Patrimoine monumental de la Belgique » Tome 4 – J. Demullander, Saint-Symphorien « Emeraude du Hainaut » ]

©Texte de Bernard Detry

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