Les deux guerres mondiales : le cimetière militaire et l’odyssée d’un B-17.

Le cimetière militaire (1914-1918)

En 1914, les 23 et 24 août, le village fut le siège de combats qui opposèrent les troupes allemandes aux alliés anglais au cours de la bataille de Mons. M. Housiau de le Haye de Mons offrit un terrain à la limite de Saint-Symphorien et de Spiennes pour y enterrer 280 allemands et 190 anglais tombés au combat sur les territoires de Mons, Nimy, Maisières, Villers-Saint-Ghislain, Spienne, Hyon, Mesvin, Ciply, Bray et Saint-Symphorien. Tous les défunts devaient être traités de la même façon. C’est le 7 juillet 1917 que ce cimetière militaire fut inauguré en présence de l’Etat major allemand de la région ainsi que des autorités montoises. Pour des raisons de sécurité une zone neutre fut établie sur un kilomètre à la ronde.

De conception très artistique, l’endroit n’a absolument rien de lugubre.
Il a l’aspect d’un petit parc de plaisance, aimablement vallonné où l’on aime venir de temps en temps goûter un peu de quiétude.
Le lieu est entretenu avec le plus grand soin. Les centaines de glorieux soldats des deux armées, tombés au champ d’honneur y reposent à jamais en paix, côte à côte, comme un symbole de fraternité entre les peuples. 

[Source : J. DEMULLANDER, Saint-Symphorien, Emeraude du Hainaut.]
A quelques dizaines de mètres du cimetière le lieudit « La Grosse Borne », laquelle délimiterait les communes de Saint-Symphorien et de Spiennes.

L’odyssée du B-17

Le 4 mars 1944, un bombardier américain B-17 s’écrasait dans un champ de Saint-Symphorien, près du chemin d’Havré, arrachant au passage le toit d’une maison ! A son bord, personne… Mystère de la « forteresse fantôme ».

Touché par de tirs allemands au-dessus de la France, le bombardier a été abandonné par son équipage. La forteresse a, toutefois, poursuivi sa route à basse altitude se vidant peu à peu de son carburant pour aboutir en fin de course à Saint-Symphorien.  
Selon une autre version, l’avion aurait été abattu au dessus de l’Allemagne mais l’équipage n’aurait quitté l’appareil qu’au dessus du sol français. 
Grâce à M. NITSCHKE d’Obourg qui à l’époque prit les clichés peu après « l’atterrissage » et à M. RORIVE de Saint-Symphorien qui nous les a adressés, nous sommes en mesure de vous présenter les photographies authentiques du bombardier.

Le parcours final de l’avion a pu être reconstitué en traçant un axe passant sur la maison touchée et le lieu d’atterrissage.

Equipage recueilli par la Résistance. Bref, une issue heureuse …

©Texte de Bernard Detry

Introduction

Un martyr d’Autun (France) du deuxième siècle a donné son nom au village.

Des objets néolithiques et des substructures romaines attestent l’occupation ancienne du sol mais l’exploration historique ne nous permet de ne remonter avec certitude qu’au douzième siècle. A cette époque, l’autel et quelques terres appartenaient à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem appelé plus tard Ordre de Malte. En l’an 1177, l’évêque de Cambrai lui avait accordé les deux églises de Spiennes et de Vellereille ainsi que celle de Saint-Symphorien avec appendances et dépendances. L’ensemble formait ainsi une seigneurie (commanderie) sur laquelle le Commandeur de l’ordre de Malte avait droit de pleine justice. Il disposait de la chapelle, nomma un bailli, un maïeur, deux échevins et érigea un pilori sur la place publique.

Ancien sceau scabinal (ou de l’Echevin) symphorinois

Dès 1286, la seigneurie de l’Hôpital de Saint-Symphorien était siège de Commanderie de l’Ordre de Malte mais le village comportait d’autres seigneuries dont les plus puissantes étaient celles des Dames d’Epinlieu ainsi qu’une seigneurie laïque. Cette dernière était fief de la seigneurie d’Havré. Cette seigneurie principale passa au seizième siècle à la famille de Crohin, dont Philippe de Crohin était échevin de Mons. Après 1656, la seigneurie d’Havré passe à Jean de Boussie (ou Bousies), ensuite au prince de Rache, aux de Bernard, seigneurs d’Esquelmes qui la vendirent en 1708 à Jérôme-Aloïs ROBERT, écuyer et seigneur de Choisy. En septembre 1747, Louis XV, roi de France, octroya à la famille ROBERT le titre de baron de Saint-Symphorien. Cette noblesse locale dura jusqu’en 1876 date à laquelle Charles-Jules-Henri ROBERT, baron de Saint-Symphorien quitta le village pour sa terre de Baudour.

Une « carte héraldique » de 1572 dont l’original se trouve aux archives de l’Etat de Mons cite les armes suivantes pour Saint-Symphorien : Ecartelé d’argent et de gueules. En ce qui concerne les armoiries du village, voyez infra le chapitre Patrimoine.

Plus d’informations sur :  Les ordres religieux, les chevaliers, hommes de fief, seigneurs et nobles de Saint-Symphorien

Le nom du village évolua au cours des siècles. Le 11 mai 1410, le village reçut une charte-loi. C’est à partir du quinzième siècle que l’orthographe de son patronyme subit plusieurs modifications. L’initial Simphorianus fit d’abord place à Sanctus Forianus, puis devint Sainte Siphorien, Saint-Sinphoprien, Saint-Syphorien, Saint-Simphorian, Saint-Simphorien et en dernier lieu Saint-Symphorien. Notons qu’une trentaine de village français possèdent le même patronyme. Aucun autre en Belgique. Il convient toutefois de mentionner que le village de Saint-Séverin, près de Huy, dont la fondation remonte au onzième siècle autour d’une abbaye dépendant de l’ordre français de Cluny, s’appelait à l’origine Saint-Symphorien mais perdit ce nom au cours de l’histoire suite à une erreur semble-t-il.

Le village a toujours eu une vocation agricole. Au dix-neuvième siècle, « le chicon de Saint-Symphorien » était une spécialité de renom qui s’exportait jusqu’aux halles de Paris à telle enseigne que vers 1900, 1910 près de 60.000 kilos de chicons provenant du village étaient mis en vente annuellement. Il existait aussi une distillerie, une tuilerie, une fabrique de pipes, un moulin à vent, une fabrique de cartes à jouer et une blanchisserie de toile. Mais ce sont les onze exploitations de craies phosphatées qui apportèrent la prospérité au village à la fin du dix-neuvième siècle. Celles-ci disparurent après la deuxième guerre mondiale. 

Les limites du village avec Mons ont été modifiées par la loi du 14 décembre 1896. Saint-Symphorien est aujourd’hui l’un des villages authentiques que compte encore la périphérie montoise. Sa belle place ombragée et son église, encore entourée du vieux cimetière aux pierres tombales, valent le détour.

[ Sources : « Patrimoine monumental de la Belgique » Tome 4 – J. Demullander, Saint-Symphorien « Emeraude du Hainaut » ]

©Texte de Bernard Detry

Un petit mot de la part de votre hôte symphorinois depuis le Chemin de Cantraine

On raconte aujourd’hui sur la belle Place de Saint-Symphorien, à l’ombre des tilleuls, qu’en l’an de grâce mil neuf cent quatre-vingt, durant l’été, votre hôte sillonnait les villages de l’entité de Mons en quête d’un lopin de terre pour s’établir. Un jour, quittant ce qui s’appelait encore la chaussée de Binche, il aboutit au chemin Saint-Pierre, anciennement dénommé « de Cantraine ». Il fut ébloui par l’aspect champêtre des lieux et envahi par leur quiétude. Il sut, à cet instant, qu’il avait trouvé son village. Quelques mois plus tard, le chemin Saint-Pierre accepta de l’adopter. Il était heureux et l’est encore, dit-on sous les tilleuls. 

Vingt ans plus tard, l’idée germa de faire partager cette passion pour le village en utilisant ce merveilleux moyen de communication que constitue Internet. Durant plus de deux ans, de la documentation sur Saint-Symphorien fut progressivement réunie et placée en ligne grâce à un journal intime appelé « blogue » (ou blog) : http://symphorinois.monblogue.com était né. A titre anecdotique, signalons que ce petit site était hébergé par un serveur…canadien. Et oui, grâce à Internet, les frontières n’existaient plus. 

Ce blogue symphorinois connut un franc succès. Au niveau de la presse, il fit notamment la première page du journal  » La Province » qui le présenta à ses lecteurs en termes élogieux : un véritable « plébi-site »… 

Plusieurs milliers de visiteurs lui firent l’amitié de déambuler parmi les différentes rubriques en laissant, bien souvent, un petit mot d’encouragement. Certains e-mails émanaient de France, de Poitiers notamment, d’Italie (Treviso) et même du Canada. 

Fort de ce soutien, la décision fut prise d’offrir aux « pèlerins du web » qui rendaient visite à notre village un site plus convivial dans son mode de consultation et dans sa présentation : 

www.saint-symphorien.be était né à son tour succédant ainsi à son aîné, le blogue symphorinois. 

Ce nouveau site que nous avons le plaisir de vous présenter aujourd’hui, 1er octobre 2005, a été réalisé grâce au soutien d’un partenaire, symphorinois bien entendu, les boucheries Renmans, dont le siège social est situé au numéro 2 de la Place de Saint-Symphorien, dans un immeuble superbement restauré qui abrita en ses murs, dans un passé dans lequel nous allons nous immerger, notamment la maison communale et la cure (pas simultanément toutefois…). 

A l’issue de la visite, un livre d’Or vous donnera l’occasion de nous laisser un petit mot avant de poursuivre votre chemin. Faites part de vos commentaires, critiques et/ou suggestions. Il sera tenu compte de toutes ces remarques pour faire de ce site, le vôtre. 

Et si vous désirez un espace de discussion plus large, rendez-vous sur le forum réservé aux symphorinois et à leurs amis pour des échanges d’idées, de points de vue et d’informations en toute convivialité.